Jeu d’ombres

Ce jour d’été,  l’ombre des nombres                   
S’étalait sur le parapet 
Où dormait un grand nombre d’ombres
Sans épouvante et sans toupet.

Toutes les minutes,les nombres
Devaient s’échanger en secret.
Nul ne voyait dans la pénombre
Ce jeu d’ombre ô combien discret.

Quant au sommeil du nombre d’ombres, 
Il était si lourd,si complet
Que, paisible en ce reflet sombre,  
L’ombre ne vit pas le ballet.

C’est ainsi que sous les décombres
Encombrant sentes et bosquets, 
Purent se rénover les nombres 
Pour éclater en un bouquet.

O combien sont justes les nombres
Depuis ce temps où l’alphabet
Put se poser au cœur de l’ombre 
Et dénombrer sans quolibet. 

© Charlotte-Rita,  le 19 juin 2020