La ronde des saisons
Seizain

 Voir les champs de colzas au loin sur la verdure.
Cueillir les boutons d'or ou bien les pissenlits.
Tels des flocons de neige égayant la nature,
Les fleurs des merisiers tombent sur nos surplis.

Passe une forme blanche à raies bleues, se déplace.
Elle s'en va d'un bon pas, ajustant ses nu-pieds,
Dans sa robe estivale, avec son canotier,
Et son blouson Spencer, en dégustant sa glace.

En guise de coraux, l’or des feuilles d’Automne,
A l’appel du soleil qui darde ses rayons, 
Reluit de rouges ocres ambrées en médaillons
Lumineuses valeurs ! Qui d’un Corot s'étonne ?

Écrasant dans la neige, un pas précautionneux,
Le rare passant va, dans la rue assombrie,
Le nez dans son cache-col, et d'une main meurtrie
Enfonce sa chapka, ses rabats cotonneux.

© Élizabeth de Courtivron