Exil

Dans les sentiers d’exil, fuyants
Inconsolables et hagards
Sur une terre de hasard,
Par un matin plus effrayant

Poussés par les vents, éreintés
Partis on ne sait où, plus loin,
Marcher sous d’autres cieux témoins
Partis courbés, déshérités

Nul ne sait qui abordera
Par si peu de jour et tant d’ombre
Qui arrivera sans encombre
Nul ne sait encore qui vivra.

Car la mer avale et se tait
Épuisant les forces du corps
Assombrissant le dieu des morts
S’accroche à l’âme qui passait.

Tout rêvant, marchant étourdis
Sur les sentiers d’exil, fuyants
Réchauffant leurs cœurs imprudents
Ils sont bergers en Arcadie.

© Jeanne Guizard, novembre 2019