Je bois à la source des songes
Des vins de lune et de bohème
Dont je me saoule tant me ronge
L’ivresse qui naît du poème…

Je me nourris de cet « inspir »
Dont le verbe est au temps d’aimer
Avant que les rimes n’expirent
Sous les encres déparfumées

De ma mémoire buissonnière…
Ce soir je retrouve Rimbaud,
Une plume à la boutonnière,
Juché sur un vieil escabeau,

Dans ce cabaret qui sent l’ail,
A Charleroi… Et nous trinquons
Au temps en temps, un éventail
De poésie sous des flocons

D’étoiles blanches comme neige.
Je bois à la source des songes,
En composant des vers. Que n’ai-je
Au cœur ? Cet instant qui prolonge

L’âme et la dévore.