A las cinco de la tarde

Arène des Plazas, grand orbe de la Mort
Eclatante et cachée dans l'ombre et le soleil
Coupants comme l'Arrêt qui tranchera les sorts
De la Bête et de l'Homme s'affrontant pareils
Deux Centaures Divins en sanglant corps à corps
Farouche et ruisselant d'or pourpre et de vermeil
Quand les flancs du Taureau et du Toréador
S'accolent, Créature d'un seul appareil
Qui halète, se tend, se donne et qui se tord
Sous le double aiguillon du coup sacrificiel
Et de la volupté au plus flambant essor
Perçant, ivre d'amour, le cœur qui vit encor
Du Fauve expirant la Passion du Matador
Consommée sans un cri élevé jusqu'au ciel.

Maryse Gévaudan

© M. Gévaudan