La vie est un désert

Si l’on peut, dans le noir, placer des réverbères,
Embraser l’horizon de flammes éphémères,
On ne peut s’éclairer avec un feu follet
Et nier qu’on est seul en face d’un reflet.

La vie est un désert peuplé de solitudes.
Elles ont en commun les mêmes habitudes
Et se targuent d’avoir quelque proximité
En dépit du carcan de leur unicité.

Le désert, quelquefois, selon les circonstances,
Fait germer par milliers ses dormantes semences
En offrant à nos yeux le singulier tableau
D’une ample floraison en guise de cadeau.

La vie est ce désert recelant des richesses
Et l’on peut espérer jouir de ses largesses
Mais en réalité, rien n’est plus incertain ; 
On reste désarmé quand l’étoile s’éteint.

Et on avance seul avec ses contingences
Ses doutes, ses espoirs, ses obscures croyances
Dans l’immense désert de cette humanité
Inapte à concevoir sa propre inanité.

Nadine de Vos, 9 avril 2019