Inspiré d’une croyance irlandaise.

Quand d’un soupir subtil la brise polissonne
Fait tinter les grelots d’un carillon à vent,
Quand le froufrou léger d’une pluie qui frissonne
Effleure le vitrail et chante sur l’auvent,
Peut-être est-ce l’écho d’un ange qui fredonne…

Mais que murmure-t-il de sa voix cristalline
Pour que l’enfant comblé sourie en s’endormant ?
Un cantique céleste ? Une antienne divine ?
Quel conte merveilleux souffle-t-il doucement
Derrière le rideau de son aile opaline ?

Il sait, le tout petit, il connaît la réponse.
À l’instant sans passé, dénué d’avenir,
Il vit intensément sa rêverie absconse…
Baigné dans le coma d’avant le souvenir,
Il rit, le tout-petit, en écoutant l’Annonce.

Le bambin oubliera l’ange et sa litanie
Mais quand un carillon vibrera sous le vent,
Que l’auvent frémira, caressé par la pluie,
Peut-être verra-t-on naître furtivement
Un sourire béat sur sa bouche ravie.