Les jumeaux

Deux frères jumeaux
Scrutent leur image
Au-dessus de l’eau
Dans l’été sauvage

L’un dit au second
Verte est ta prunelle
L’autre lui répond
La tienne est si belle

Le premier de dire
Ta bouche est vermeille
Le sosie de rire
Ta lèvre émerveille

Puis fiers et ravis
Au gouffre du soir
Ils s’épient surpris
Du plaisant miroir

© Charlotte Rita Pichon

La vieille


Rivée à son boudoir
Matin midi et soir
Face au zélé miroir
Elle détient l’espoir

Que s’éclipsent ses rides
Que les temps intrépides
Que les années perfides
Dans la psyché soient vides

Elle prie la canaille
L’implore le détaille
L’assigne à la quincaille
S’il dénie la bataille

Que ses lèvres carmin
Que son teint chérubin
Que son long cou divin
Ignorent le déclin

Mais tout à son devoir
Il ne veut rien savoir
Ose la décevoir
Et finit au tiroir

© Charlotte Rita Pichon