Compagnons d'infortune

Hommage aux Poilus, guerre de 14-18
Poème-goguette sur l’air de La complainte de Mandrin


Compagnons d’infortune
je voudrais à la brune
chanter la liberté
chanter la paix vous m’entendez
chanter pour ma chambrée
le bonheur retrouvé

Dans quelques jours peut-être
on la verra paraître
sonnant pour les trouffions
au-dessus des quatre horizons
sonnant par le clairon
notre proche évasion

La victoire s’avance
et nous laisse une chance
de sortir de ce trou
avant la fin vous m’entendez
de sortir de ce trou
avant d’devenir fous

Entendez la musique
Entendez notre clique
Avec caisses à savons
casques ou bien boît’s de munitions
l’orchestre nous est né
Jésus dans les tranchées

D’une boîte à sardines
violon et mandoline
un’gourde une bouteille
c’est violoncelle vous m’entendez
Que ma voix désormais
rejoigne l’être aimé

Qu’ell’lui dise mon âme
ses souvenirs de flamme
quand dans le champ couché
je lui donnais vous m’entendez
quand dans le champ couché
lui donnais un baiser

Compagnons d’infortune
Je voudrais à la brune
chanter quand mêm’l’amour
chanter l’amour vous m’entendez
qui nous tiendra toujours
debout jusqu’au retour

On nous dit que l’Afrique
a des rythmes magiques
et d’autres instruments
ainsi que l’armée d’Orient
Qu’ils résonn’nt je voudrais
au-delà des tranchées

© fanFan
Écrit pour La Cave à poèmes,
Chanté à La Cave, et à L’Anecdote, le 12 novembre 2018