Amour à venir

Tout est avenir Et rien dans l’à venir
n’est corail vivant suffisante aspérité
pour accrocher des ongles salis à la peur noire
encre de seiche projection fantastique
dans l’innommable
les troubles eaux de non-naissance

L’aventure Ce qui adviendra ? Tu as seize ans
et le reflux des vagues italiennes ce soir
n’entrechoque à tes oreilles que le dérisoire
l’indéfrisable rêve recroquevillé dans tes paumes fermées
Les parois sont lisses Où se tourner pour construire
où pour tailler à grands coups avec la serpe des mots
dans la vanité qui te biberonne encore

Vertige à ras du sable
Misérable On t’a nourrie de sornettes
On a roulé ta chevelure en coquillettes
Le jeune homme près de toi
que tu as irradié de lueurs nocturnes
tend ses lèvres à une autre
Tu lui as tiré la langue comme une gamine
quand il t’a arraché à la piqûre d’une vive

Mais l’espiègle plante verte
n’a place ni dans la sauvagerie qui t’habite
ni dans le désert à l’orée de toi
ni dans l’espace tourbillonnant des astres presque abattus
arbres d’une tempête intérieure
où se perd peu à peu ta lumière
A travers l’écume absolument évidée
tu vas errer longtemps sans plus croire possible
l’existence d’une âme frère

© fanFan