Au jeu cruel des apparences

Miroir, miroir,
‎Ô mon mouroir
Au jeu cruel des apparences,
Miroir, miroir
Ô mon mouroir,
Tu t'es teinté des espérances !

Beauté passée‎ qui nous égare,
Tu me dis que je suis "has been"...
Rêve enfermé ‎dans un placard,
Tu sens parfois la naphtaline...

Puis-je montrer ‎mes lendemains ? 
Dois-je cacher dans mes deux mains
L'injure au temps qui nous ravage
Et la blessure à mon visage ? 

Miroir, miroir
‎Ô mon mouroir,
Au jeu cruel des apparences,
Miroir, miroir
Ô mon mouroir,
Tu t'es teinté des espérances !

Beauté perdue, glacée, figée
Dans mes regards de crinoline,
Rêve éperdu du temps gâché,
Vois mon regard, il se ravine ! 

Puis-je sourire‎ à ma mémoire,
Me souvenir et même y croire ? 
Dois-je souffrir ton maquillage 
Pour plaire encore malgré mon âge ?

Miroir, miroir
‎Ô mon mouroir,
Au jeu cruel des apparences,
Miroir, miroir
Ô mon mouroir,
Tu t'es teinté des espérances !

Beauté lointaine et révolue,
Je veux qu'encore tu me câlines...
Beauté hautaine, ‎ je t'ai perdue ;
Tu es devenue si radine ! 

Puis-je afficher mes cheveux blancs,
Ne plus tricher ni faire semblant ;
D'une ride, avoir le courage
Avant le tout dernier voyage ? 

Vincent Marie, le 26 décembre 2017

© Vincent Marie