...Rêve... / Monsieur et Madame rêvent, voyageurs solitaires...
... RÊVE...
Mirage bourlingueur et chahutant
Ellipse caracolant jusque dans les boiseries de l'aube
Ta bouche s'est ouverte...
...et n'a laissé passer
VOL
QU '
UN
-neaux.......
D'ÉTOUR-
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Monsieur et Madame rêvent, voyageurs solitaires...
À notre cher et regretté Alain Bashung
Les bras désamarrés après la marée
Deux corps déshabités
Deux cargos désarmés, désemparés
Mouillent emballottés
Dans un port abandonné...
Les voix se sont éteintes et les gestes désamorcés
Leurs ventres, tout à l'heure, s'étaient touchés,
Et peu à peu, l'un de l'autre, se sont déconnectés,
Les poings sur le vide se sont refermés,
Inexorablement,
La nuit qui ment s'est invitée.
Le sommeil les a pris, arrachés de leur lit,
Anges nus, ravis, épanouis,
Zingues épinglés embourbés dans le ciel, papillons de suie,
Embarbelés de pluie.
Le soleil est tombé,
Les yeux évanouis
Ont fondu dans l'oubli ;
Chacun, chacune, s'abîme, s'abolit
Et plonge sa langue dans sa lente embolie
Une fente de leur propre absinthe les engloutit
Chacun, chacune, son rêve, son onirique envie,
Prisonnier, isolé, dans son huis, dans son antre de vie,
C'est ainsi :
La nuit, toujours, nous sépare et nous désunit et nuit à nos forts désirs d'empathie
Lorsque, hélas, nous ne sommes aux noirs sommiers de nos sommeils
Qu'ombres voyageant dans de labyrinthiques limbes,
Sombres ensorceleurs receleurs d'univers
Doux et solitaires,
Chrysalides endormies,
Chacun, chacune, battant son propre coeur
Chacun mangeant sa propre étoile.
Octobre 2017
© Éric Lemière