T - Bonjour l’ami tu es léger
Je n’ai jamais su te porter
Mais qui me caresse le mieux
lorsque je pleue

A - Je reste invisible aux humains
Je connais pourtant leurs chagrins
Il m’arriv’de sécher leurs pleurs
comme des fleurs

T - Parfois tu oublies ta puissance
Mes sables entrent avec toi en transe
Je ne peux plus les contrôler
quand vont danser

A -Toi tu te fissures ou crevasses
Les volcans t’ouvrent leurs espaces
Tu trembles Tu t’ouvres les veines
ma souveraine

T - On ne voit pas qui te gouverne
Quand tu traverses une caverne
plus rien ne protège de toi 
Tu es le roi

A - Antée reprenait quelque force
en te touchant Tu es l’écorce
Tu poussières dans le cosmos
et tu m’écorches

T - Tous les bruits toutes musiques
ont besoin de toi Tu fabriques
tu transmets ou tu parasites
Les dieux t’invitent

A - Je suis le souffle qui poursuit
Sans mes mouvements plus de vie
Paradoxe de l’infini
je vague aussi

T - Tu joues les inséminateurs
en portant le pollen aux cœurs
Je ne pourrais en faire autant
être l’amant

A - Mais moi je n’embrasse personne
Je prends plutôt que l’on me donne
J’arrache Je suis un voleur
et je fais peur

T- Ma dureté est sans limites
Le froid et la chaleur m’agitent
Repos magnétisme pourtant
Je suis l’aimant

A - Sans la perfection de ta peau
infertile hélas mon plumeau
En toi jouent les rythmes de l’eau
Moi j’saut’-ruisseau

T- Je n’ai pas la force des mers
Comme le soleil solitaire
sans les plantes sans leurs racines
suis orpheline

A - Tu portes sur bien des chemins
tant de minuscul’s escarpins
qu’on dirait de petits bateaux
pour les loupiots

T- Oui mais plus forte que le temps
j’engloutirai tous mes enfants
Grouille en moi le ver triomphant
C’est dégoûtant

A - T’apprécie le zoom des poètes
mêm’si dans tes replis tu pètes
Moi je pourrais en dire autant 
entre deux vents

T- On tire de moi les statues
J’imite la grâce et la tue
On m’aime et l’on ne m’aime pas
Quel sort ingrat

A - On t’a crue enfanter Adam
Argile premier élément
La pierre ou métal œil secret
de ta forêt

T- Je ne suis qu’un point dans l’espace
quand toi dans l’univers tu traces
A - Vieux barbapapa si je l’ose
Métamorphose

T- Tu as toujours le dernier mot
Alors je ferai le gros dos
je ronronnerai mes chagrins
pour l’air de rien

A - Salut à l’éternel retour
De toi sortit Kuala Lumpur
confluent de vase et d’étain 
Terre destin