L'océan

Tu nourris coquilles, poissons de toutes races
Tant en eaux profondes qu’en surface.
Tu es mère de diverses familles nombreuses,
Qui vivent au grand large ou en côtes rocheuses.

Pour nous humains tu es aussi mère nourricière,
Nous régalant de poissons et d’huîtres perlières.
Tes vagues sont les spasmes, le haut-le-cœur, les soucis
Que tu ressens quand des gros dévorent des petits.

À ton retrait, après les marées
Tu nous procures de quoi manger,
Car alors sur les plages tu as découvert
Des coquillages nous régalant de leur chair.

Si de tes langoustes nous faisons notre régal,
Tu ne fais pas non plus un repas frugal :
Par grande tempête, tu engloutis des bateaux
Puis, en ton sein, les ensevelis sous ton manteau.

On craint que tu produises un drame
Quand tu jettes de puissantes lames,
Qui se succèdent en déferlantes vagues,
Sur des rochers couverts de pêcheurs et d’algues.

Nombreux sont les paquebots que tu voyages
Voguant allégrement vers d’autres rivages.
On compte vraiment par milliards de milliards
Les poissons que tu nourris, ces grands veinards.

Tel un recoin, qui recueille la poussière,
Ta surface, Océan, retient la lumière :
Tu reflètes clairs de lune, couchers de soleil,
Et parfois les éclairs foudroyants que jette le ciel.

Océan, grenier à sel,
Grenier ouvert sous le ciel,
Tu agrémentes la vie des humains,
Ton sel pimentant leurs mets de ses grains.

Océan, géant à très large surface.
Tu accouches de nains à petite face :
Milliards de grains de sable et de grains de sel.

Océan tu es un champ de courses.
Pas un hippodrome pour chevaux.
Mais un champ de course pour divers bateaux.
Course qui, des héros, garnit peu la bourse.

Océan, pour nous le genre humain,
Sans ton eau, nous serions sans lendemain.
Tu es aussi vital que notre terre.
Vos produits nous sont salutaires.

Océan, magicien, puissant transformateur,
Car, pour que des baigneurs bronzent avec bonheur
Sur des plages de sable, plutôt que sur des galets,
Tu as émietté des rochers, au fil des années.

Tel une femme dont les bijoux brillent la nuit,
Tu te pares de reflets d’étoiles, au coup de minuit,
Etoiles que tu mires,
Et que chacun admire.

Tu en répands partout : ils sont universels.

© Pierre Daumas