Huida/Fuite
Hé marchado lllorando,
he vuelto llorando,
y en tu tempestad,
tragando la sal de mis lágrimas
y las tablas de un barco roto ;
por eso se abrazan,
y en la isla
he fabricado una casa.

Sólo espero a alguien.
Mientras llega, paseo,
pisando las lenguas susurrantes
de las olas
que me repiten una y otra vez
lo que no quise escuchar.
Huir de la realidad y de la fantasía,
construir la nada...

Hasta que un día
me atreva, dioses, a mirar el sol.
 

Je suis parti en pleurant,
je suis revenu en pleurant,
et dans ta tempête,
avalant le sel de mes larmes
et les planches d’un navire brisé ;
c’est pour ça qu’ils s’enlacent,
et dans l’île
j’ai fabriqué une maison.

Seul j’attends quelqu’un.
Et en l’attendant, je me promène,
piétinant les langues susurrantes
des vagues
qui me redisent une fois encore
ce que je ne voulus pas entendre.
fuir de la réalité et de la fantaisie,
construire le néant...

Jusqu’à ce qu’un jour
j’ose, ô dieux, regarder le soleil.

Ilya Galán
1993 ?-1996
Traduction de Jeanne Marie

© L'Harmattan, 2011