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On aurait pu encor s’aimer

Tu aurais pu prendre encor ma main.
On aurait pu boire du mauvais vin
Qui donne aux amants un air coquin,
Où baguenaudent les plaisirs anciens.

Tu aurais pu dire des mots anodins.
On se serait dit des mots enfantins,
Qui vont limpides ressourcer les chagrins,
Où se perdent les vers dans leurs écrins.

Tu aurais pu pour un dernier office
Me donner ! M'offrir cette cicatrice,
Où explosent mille feux d'artifice.

Tu aurais pu prendre encor ma main
Mais ! Mais l'amour s'est drapé de satin
Dans le tombeau des jours sans lendemain.

Gérard Trougnou

© Gérard Trougnou
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