Version imprimable

Poème anonyme

Nous avons retenu ce poème figurant dans les Opuscules de Jacques Pelletier du Mans, d’un auteur anonyme. Il est intéressant par les divers aspects de la ville de Lyon qu’il aborde. Il s’agit d’une traduction en langage contemporain.

La chance a fait un jour que je vienne à Lyon
Et que je puisse assouvir pour de bon
Mon désir de renom.
J’ai vu le lieu ou l’impétueux Rhône
Accueille en son sein la calme Saône
Et lui ôte son nom

J’ai vu le lieu où les marchands étalent
Fines soieries, perles orientales,
Et ouvrages en or.
J’ai vu l’écrin où les rois vont puiser
Pour mener leur armée et surtout la payer,
Un infini trésor.

J’ai contemplé toute l’architecture,
Ceinte de murs par l’art et la nature
D’un enclos si charmant.
J’ai vu le plomb imprimer maint volumes,
Rapidement, alors qu’avec la plume,
Il y faudrait du temps.

J’ai vu enfin des filles et des femmes
- plaisir des yeux et souffrance de l’âme -
Aux visages fort beaux.
Pourtant par-dessus tout, j’en ai vu une
Resplendissante comme de nuit, la lune
Sur de moindres flambeaux.

Elle est si belle, et pourtant sa beauté
Est bien la moindre de ses qualité :
Toutes ses connaissances,
Son éloquence et la suavité
De son discours, non sans vivacité,
Ont bien plus d’importance.

Allez mes vers, chantez Louise Labé,
Consacrez-vous ma plume, à la louer,
Puisqu’elle a mérité,
Malgré le temps qui fuit, d’être emmenée
Par le vol de la Renommée ailée
Vers l’immortalité.

PrécédentSuivant