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Ode à Louise Labé

Voici une ode attribuée successivement à plusieurs de ses contemporains. Elle semble avoir été écrite par Henri Estienne.

Le Temps, dévorateur de tout, avait détruit
Les odes de Sapho à l’harmonieux bruit.

Mais Louise Labé qui connaît les Amours
Et le sein de Vénus nous les rend pour toujours.

Si ce miracle étonne et que l’on cherche en vain
D’où vient cet écrivain nouveau et féminin

Qu’on sache qu’elle aussi s’est mise à adorer
Un farouche Phaon inflexible à aimer.

La pauvre subissant un refus désolant
S’est mise à moduler un chant si pénétrant

Qu’elle enfonce à son tour d’une force cruelle,
L’aiguillon de l’amour au cœur le plus rebelle.

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